01. L’impact écologique du numérique
Ce qui se cache derrière les outils que nous utilisons tous les jours.
Et les conséquences sont énormes : l’empreinte carbone de ces usages représente deux fois celle de la France (source : Label NR). Dans les prochaines années, le développement de nouvelles technologies pourrait aggraver la situation, sauf si nous réagissons.
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Le Jour du Dépassement
Vous en avez sûrement déjà entendu parler : chaque année, le Jour du Dépassement symbolise le moment où les ressources terrestres à notre disposition sont épuisées par l’action de l’Homme. En 2020 ce jour était le 22 août, alors qu’il était estimé le 1er Novembre pour l’année 2000.
Ainsi, selon WWF, nous aurions en réalité besoin de 1,6 Terre comme la nôtre pour répondre à l’ensemble de nos besoins (2020). Ce phénomène, ralentit par la crise sanitaire du COVID-19, est directement lié à notre économie. Pierre Canet, ancien responsable Climat, Energie et Villes durables chez WWF France nous alerte : « Si l’économie repart comme avant, notre dépassement repartira de plus belle ».
L’ensemble des technologies que nous utilisons nécessite des matières premières transformées pour leur conception. Aussi, compte tenu de la croissance des besoins, il apparaît qu’en 2035 nous ne serons plus en mesure de produire de nouveaux ordinateurs faute de ressources. Il faudra alors se tourner vers des modes de consommation alternatifs, tels que le reconditionnement ou la réutilisation de pièces pour construire de nouvelles machines.
Cet impact caché, directement lié aux usages de notre société de surconsommation, rajoute du poids dans la balance environnementale: l’électronique est le grand champion de la pollution, 80% de celle-ci est provoquée au moment de la fabrication. Chaque nouvel appareil que nous achetons participe donc à réduire les ressources à notre disposition.
L’impact de la fabrication des produits numériques
Lorsque nous nous équipons en appareils électroniques, nous ne voyons que la partie émergée de l’iceberg. Mais l’impact de notre achat sur le monde est bien plus important qu’on ne le pense. Voici quelques données auxquelles penser avant de réaliser votre prochain achat :
- Des enfants ont été exploités pour fabriquer vos appareils électroniques :
La production de nos appareils nécessite l’extraction de métaux rares issus des quatre coins du monde : Amérique du Sud, Afrique & Asie de l’Est principalement. Dans ces mines, des enfants sont exploités pour réduire les coûts de main-d’œuvre et accéder à des endroits étriqués. En 2014, ce sont 40 000 enfants qui travaillaient dans les mines du Congo selon l’UNICEF
- La fabrication de votre smartphone consomme 5 baignoires entièrement remplies d’eau :
Au-delà de l’exploitation humaine, le travail dans les mines provoque également des retombées sur l’environnement : pollution des sols, de l’eau, de l’air, notamment lors du traitement du Cuivre, du Cobalt et du Lithium. Par ailleurs, la fabrication d’un seul smartphone (celui que vous avez dans la poche, par exemple) nécessite pas moins de 910 litres d’eau, soit l’équivalent de 5 baignoires remplies.
L’impact de l’utilisation des produits numériques
Bien que la majorité de la pollution environnementale soit issue de la fabrication de nos appareils, il reste une partie que nous provoquons nous-mêmes lorsque nous les utilisons au quotidien. Ainsi, les technologies numériques sont le poste qui consomme le plus d’électricité au bureau, et le second au sein de nos foyers. Selon Green IT, la consommation électrique générée par les outils numériques représente, à l’échelle mondiale, l’équivalent de 82 millions de radiateurs allumés en permanence.
Par ailleurs, l’impact de notre utilisation du numérique ne se limite pas à l’énergie nécessaire pour les faire fonctionner. Lors de notre utilisation, nous produisons sans le savoir des conséquences écologiques désastreuses. Selon un rapport de The Shift Project, publié en 2018, plus de 300 millions de tonnes de CO2 ont été produites par la simple consommation de vidéos sur internet. Il s’agit de cette vidéo de chat mignon vue sur Facebook, la série que vous avez dévoré sur Netflix ou encore la vidéo de votre nièce envoyée sur le WhatsApp familial. L’ensemble de ces habitudes apparemment innocentes provoquent pas moins de 1% des émissions de CO2 mondiales, soit autant que l’Espagne toute entière.
Mais quels sont selon vous les contenus vidéos qui polluent le plus ?
Les services de VOD tels que Netflix ou Amazon Prime occupent bien sûr une place de choix sur le podium, avec autant d’émissions de gaz à effet de serre que le Chili. Mais le plus fort impact a été observé dans une industrie toute particulière : le porno. En effet, à elles seules, les vidéos pornographiques représentent un quart des vidéos hébergées sur le web.
La consommation de contenus vidéos devrait être favorisée avec l’arrivée de la 5G. Malgré l’exploit technologique de voir son débit multiplier par 10, la consommation de données devrait augmenter dans les mêmes proportions. De plus, l’utilisation de ce nouveau réseau nécessitera la fabrication de nouveaux téléphones, compatibles avec le très haut débit.
Concernant l’énergie, 70% de la consommation en électricité est utilisée par les centres de données. Aussi appelés Data Centers, ces centres hébergent de nombreux serveurs dont la mission est de stocker et de transférer les données de l’Internet mondial. Mais ces gigantesques “salles des machines” consomment énormément d’énergie électrique, émettent de la chaleur et nécessitent par conséquent de bénéficier de systèmes de refroidissement énergivores.
Les impacts du traitement de fin de vie de nos outils numériques
Vous pensez peut-être que les appareils que vous utilisez arrêtent d’être néfastes pour l’environnement le jour où vous ne les utilisez plus : c’est faux.
L’un des inconvénients majeurs des équipements électroniques est qu’ils ne sont pas durables, notamment parce qu’ils utilisent des ressources non-renouvelables comme le Lithium pour les batteries. Et nous les remplaçons plus rapidement que jamais, produisant de plus en plus de composants que nous ne pourrons pas recycler et qui viendront s’entasser dans nos décharges. Certains d’entre eux peuvent même s’avérer être dangereux pour l’environnement et la santé, comme le plomb, l’arsenic, le chlore ou le mercure.
Même si certaines ressources sont réutilisables, comme l’or, il n’en demeure pas moins que ce sont des ressources rares et précieuses, et que leur consommation est extravagante. On trouve jusqu’à 100 fois plus d’or dans une tonne de cartes électroniques que dans une tonne de minerais (Source : La face cachée du numérique, ADEME, 2018).
Enfin, concernant le traitement de ces déchets, il reste des progrès considérables à réaliser. Si en France en 2O18, jusqu’à 44,8% des Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques ont été collectés (source ADEME), il n’en demeure pas moins qu’à l’échelle mondiale les résultats sont moins bons. L’Europe reste en tête avec un taux de collecte de 35%, bien loin devant les USA et l’Asie, respectivement à 17% et 15% de taux de collecte.
Les enjeux d’un changement nécessaire
Face à ce constat alarmiste, rassurez-vous : il est encore temps d’agir.
Comment ? Et bien déjà, en participant à cette formation que nous avons conçue pour vous et qui est déjà une première étape pour une prise de conscience collective. La volonté de rendre le numérique responsable engendre le concept de sobriété numérique, c’est, avant tout, penser à l’environnement et donc par extension à l’humain, en incitant à un usage réduit et modéré du numérique dans le but de diminuer l’empreinte énergétique du digital. Car en effet, le numérique représente aujourd’hui 4% des émissions mondiales de CO2, et les experts prévoient une augmentation de 9% par an (source : Fairness 2019).
Comment contrer cet effet ? Nous vous donnons dans les prochains modules toutes les clés pour réussir à transformer votre pratique du numérique pour le bien des générations futures.
“Le numérique doit être un outil au service de l’humanité et non ce qui accélérera sa perte.”
Ressources complémentaires
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Liens externes
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Quelques exemples
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